Comment diriger un groupe public d’informations aussi puissant que Radio-France en toute impartialité quand l’actualité concerne Israël, quand le donneur d’ordres final (le Président de la République) est un copain de promotion à l’ENA et accessoirement « l’autorité de nomination » qui prend et fait et cause pour l’un des belligérants, et quand on est la nièce par alliance du nouveau président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ? Eh bien, en écrivant à tous les salariés, journalistes compris, pour le demander de se censurer à titre privé, au nom de la liberté de la presse, bien entendu. Nous publions ici le mail que Sibyle Veil, patronne de Radio-France, a écrit à ses subordonnés le 6 novembre pour leur demander de ne pas la ramener sur le génocide palestinien désormais ouvertement évoqué par la Cour Internationale de Justice.
Sibyle Veil, née à Langres, en Haute-Marne, diplômée de Sciens-Po Paris, ancienne élève de l’ENA, dont elle est sortie conseillère d’Etat, dans la même promotion que l’inspecteur des Finances Emmanuel Macron, est née Petitjean et a épousé l’un des petits-fils de Simone Veil, Sébastien, lui-même camarade de promotion à l’ENA, et camarade d’Emmanuel Macron au lycée Henri-IV. Décidément, le monde est petit, et la macronie ressemble à un entre-soi très huppé.
Au titre de cette union, Sibyle Veil est devenu la nièce de Pierre-François Veil, président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, association reconnue d’utilité publique, donc bénéficiant d’avantages fiscaux qui servent notamment à financer Conspiracy Watch, l’organe de flicage en mode régime de Vichy qui fiche tous les opposants à la macronie et leur salit leur réputation à l’ombre d’un pouvoir qui rappelle sur ce point les heures les plus sombres de notre histoire.
Le conflit en Palestine, que la Cour Internationale de Justice vient d’évoquer comme un génocide, supposerait, compte tenu de ses conflits d’intérêt, que la présidente de Radio-France se déporte et s’abstienne de toute intervention. Loin de ce principe de prudence, cette bonne élève de la macronie, à l’image de ses petits camarades, ne criant pas l’excès et la violation élémentaire des principes démocratiques. Elle n’a pas hésité à restreindre la liberté d’expression de ses salariés, y compris à titre privé, en leur écrivant :
Je vous écris aujourd’hui pour vous dire que cette exigence de responsabilité, de rigueur et de modération ne peut pas s’arrêter aux portes de nos rédactions, au risque de porter atteinte à tout le travail qui est fait. Elle s’impose à chaque salarié de Radio France, y compris aux humoristes. Ce n’est pas entraver la liberté d’expression et le droit à la caricature – auxquels nous sommes très attachés – que d’appeler au discernement. (…) Chacun doit être solidaire de l’intérêt général, doit exercer son métier dans le respect de nos valeurs, sans porter préjudice au service public et à sa vocation universelle. Quand ce n’est pas le cas, des sanctions sont légitimes et sont prises. L’ensemble des obligations déontologiques auxquelles chacun est tenu, en vertu du règlement intérieur ou de son contrat de travail, sera rappelé dans les prochains jours.
Sibyle Veil
Bref, vous avez le droit de tout dire à titre personnel, sauf quand ça concerne Israël. Miam, miam, le service public. Une douce odeur de Radio Paris flotte sur Radio France.
A la question : « pourquoi ce petit peuple est-il toujours rejeté ? » le journaliste Uri Misgov de Haaretz donne peut-être une explication : «Après le conflit nous serons encore plus lépreux, hais et persécuté » …..
Liberté, pluralité, humilité… Comment dire?…
C’est comme quand Macron parle de démocratie ou que Darmanin dit qu’ «On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS…»
Bientôt, ils vont nous dire que Gaza est un camp de vacances…
Bonjour,
Quand on lit le message de Sibyle Veil aux salariés, on y trouve une injonction paradoxale (ou si vous préférez, une communication « double bin » :
– La liberté est la ligne de Radio France et la méthode est la pluralité
Puis dans le même message :
– La menace de sanctions en cas de non respect à l’égard du service public (notion bien sûr on ne peut plus vague).
Qui aimerait travailler avec une directrice qui met en oeuvre des méthodes utilisées pour rendre les gens fous ou malades ?
C’est exact, c’est la novlangue du discours totalitaire mais n’oubliez pas le «d» de «double bind» = double contrainte.
On se sent encerclés et muselés par cette injonction d anti S…..propagée par des gens qui montrent aux jeunes surtout leur faces hideuses et leurs barbaries avec le génocide à Gaza…..dont on n à plus aucune information dans les médias mainstream sauf sur internet….et après leurs crimes ils ns ordonnent de les aimer !
Le sens des mots change, jadis antisémite voulait dire quelqu’un qui n’aimait pas les juifs, aujourd’hui les antisémites sont les gens que les juifs n’aiment pas. Je précise que je ne suis pas antisémite, qui est un racisme imbecile et un essentialisme idiot.